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Page:Revue des Deux Mondes - 1872 - tome 97.djvu/129

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LES COLONIES
DE
L'EMPIRE BRITANNIQUE

LE SELF-GOVERNMENT DANS LES POSSESSIONS COLONIALES ANGLAISES.

Review of Colonial policy, by Right Honorable sir Charles Adderley.

L’usage s’est établi de désigner sous le nom d’empire britannique le vaste ensemble d’îles et de territoires dont la reine d’Angleterre est souveraine. Le mot empire est compris ici dans le sens historique ; il s’entend de même quand on parle de l’empire de Charlemagne : il exprime une sorte de suzeraineté dont le chef, modérateur suprême, regarde de haut parce qu’il doit voir de loin, et dédaigne de s’occuper des petits intérêts de localité. L’empire britannique est bien le plus hétérogène qu’il y ait au monde. On y rencontre des hommes de toutes les couleurs, vivant sous les climats les plus opposés de l’un et l’autre pôle à l’équateur, régis par les constitutions les plus diverses depuis le libre exercice du suffrage universel, qui est la loi de l’Australie, jusqu’au despotisme militaire de Malte et de Gibraltar. Cette excessive variété n’en est pas le seul caractère remarquable. En l’étudiant de près, on s’aperçoit qu’un souffle de vie anime ce grand corps ; tantôt il abandonne certaines provinces dont l’utilité est devenue contestable, ce qui se fit pour les îles ioniennes il y a huit ou neuf ans. Plus souvent, il s’accroît avec une rapidité telle que des changemens sensibles se produisent dans le cours d’une seule génération. Quiconque aurait appris, il y a trente ans, la géographie des colonies anglaises et s’en serait tenu là devrait