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Page:Revue des Deux Mondes - 1872 - tome 99.djvu/532

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portefeuilles, des fleurs artificielles, le dévidage de la soie, la tapisserie, le brunissage des métaux précieux, la préparation des papiers à cigarette, le polissage des mouvemens et des ressorts de montres. Il y a eu en outre des externats d’apprentis, comme chez MM. Claye et Chaix pour la typographie ; les compagnies de chemins de fer ont suivi le mouvement et ouvert aux fils de leurs ouvriers et de leurs employés des ateliers d’apprentissage. C’est surtout dans les pensionnats proprement dits qu’on peut observer la marche de ces fondations et en apprécier les résultats. Admis à partir de onze ou douze ans, les apprentis restent généralement dans la maison jusqu’à seize ou dix-sept ans. Des règlemens déterminent les heures du lever et du coucher, des récréations et des repas, ainsi que l’emploi de toutes les heures de la journée. Pendant le jour, les apprentis travaillent, chacun à sa place, sous la surveillance d’un contre-maître ; dans plusieurs établissemens, ils sont tour à tour attachés à la confection de toutes les parties de la fabrication. Le soir, quelquefois le matin, ils assistent à des classes d’enseignement primaire, auquel sont ajoutées des matières spéciales à la profession. Des bulletins hebdomadaires ou mensuels sont adressés aux parens, qui les renvoient signés après en avoir pris connaissance. Presque partout des récompenses sont distribuées trimestriellement ou mensuellement aux élèves les plus méritans.

À ces moyens de patronage déjà anciens, il s’en est joint d’autres, en 1867, par l’intermédiaire d’une Société de protection des apprentis, qui a su rallier de nouveaux groupes de bienfaiteurs. Il s’agit, dans son plan d’action, non d’aider une œuvre spéciale, mais de les englober toutes dans une même assistance, de former des sujets non pour une seule industrie, mais pour toutes les industries, en les distribuant suivant les vocations. C’est à cette catégorie que se rattachent plusieurs orphelinats, une certaine quantité d’ouvroirs, quelques associations charitables, diverses œuvres protestantes et Israélites. Sous d’autres auspices et par d’autres moyens, des écoles professionnelles pour les jeunes filles tendent au même but, qui est de joindre l’instruction générale à l’apprentissage d’une profession. Reçues de huit heures du matin à six heures du soir, à partir de douze ans, les élèves sont dans la matinée réparties entre diverses classes où l’enseignement primaire élémentaire et supérieur leur est donné ; dans l’après-midi, elles sont partagées en groupes ou ateliers suivant leur profession future, atelier de robes, de lingerie, de dessin industriel, de gravure sur bois, de peinture sur porcelaine. Restent, pour ne rien omettre, les sociétés paternelles ou associations fondées soit par des syndicats, soit par des chefs d’industries spéciales, qui, au moyen de cotisations, entretiennent des cours ou distribuent des encouragemens, — les bibliothèques d’apprentis