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Page:Revue des Deux Mondes - 1875 - tome 12.djvu/763

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UN
GRAND HOMME DE PROVINCE

LE PRESIDENT DE BROSSES

Le Président De Brosses, sa vie et ses ouvrages, par M. Henri Mamet, 1875.

L’attention vient d’être fort à propos ramenée sur l’un des esprits les plus curieux du XVIIIe siècle, le président de Brosses. Un jeune professeur, M. Mamet, a eu la pensée de résumer dans un écrit agréable ce que d’autres critiques, surtout M. Foisset[1], nous avaient appris de sa vie ; il y a joint une étude assez complète de ses ouvrages, où ses travaux sur la linguistique, la géographie, l’histoire, sont analysés, éclaircis et jugés. Par malheur, à toutes ces analyses il manque une conclusion. M. Mamet ne nous dit pas assez nettement ce qu’il faut penser du talent de De Brosses et la place qu’il mérite parmi les écrivains de son temps. Il a semblé surtout reculer devant certaines questions qui se posent inévitablement quand on le lit, et qui nous intéressent bien plus aujourd’hui que la plupart de ses livres, passés de mode.

Je n’en veux indiquer qu’une. — Depuis longtemps, il est convenu chez nous que les maux dont nous souffrons viennent des excès de notre centralisation. C’est un lieu-commun de la maudire, et à chacune des réactions qui suivent nos révolutions périodiques, le

  1. L’ouvrage de M. Th. Foisset, le Président de Brosses, histoire des lettres et des parlemens au dix-huitième siècle, a été composé sur des papiers de famille et publié par l’académie de Dijon.