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Page:Revue des Deux Mondes - 1875 - tome 12.djvu/931

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plus élevée qu’il y ait au musée après celle du directeur-général. La plupart des départemens ont des conservateurs-adjoints (assistant-keepers). Viennent ensuite les attachés (assistants) divisés en deux catégories (senior and junior). Ce personnel nombreux, qui renferme beaucoup d’hommes distingués, se plaint depuis longtemps d’un avancement trop lent ; on n’arrive guère qu’à l’ancienneté. Cet inconvénient sera moins ressenti lorsque les appointemens auront été relevés, comme on s’apprête à le faire. Quand on les comparait aux autres situations publiques en Angleterre, ils semblaient vraiment insuffisans. Aux premières réclamations que les trustees avaient transmises aux ministres et au parlement, on avait répondu par un refus très net, accompagné de réflexions comme celles-ci : « les fonctions des employés du musée sont si intéressantes, si agréables, qu’ils devraient plutôt payer qu’être payés pour les remplir. » Cette boutade eut peu de succès parmi des hommes dont la vie est très laborieuse, et dont le travail, surtout aux imprimés et aux manuscrits, est loin d’être toujours amusant. Quelques-uns des meilleurs employés cherchèrent et trouvèrent ailleurs des positions plus avantageuses ; M. Winter Jones jetait les hauts cris et déclarait qu’il ne pourrait bientôt plus suffire au recrutement du personnel. La dernière enquête parlementaire lui a donné raison.

Ces enquêtes, dont les résultats sont contenus dans d’énormes volumes qui font partie des Parliamentary papers, se sont répétées depuis le commencement de ce siècle, à d’assez fréquens intervalles, notamment en 1835, en 1849, en 1850, en 1860, en 1875. Elles ont chaque fois abouti à des réformes utiles et à des augmentations de crédit ; on ne saurait trop admirer l’intelligence et la patience avec lesquelles elles ont été conduites. Chaque fois des centaines de témoins sont entendus ; il n’est pas un point obscur qui ne soit tiré au clair, pas un abus que l’on cherche à cacher par respect des situations acquises ou par amour-propre national. On demande tout, on force les intéressés à tout dire. Ce besoin de se rendre un compte exact des choses, ce goût de la précision, cette habitude de ne point se cacher à soi-même et de ne point cacher au public ce qui peut être désagréable à entendre, c’est là un des traits les plus curieux et l’une des vertus de l’esprit anglais.

Les enquêtes de 1849 et de 1850 ont eu surtout des résultats importai)s. Elles ont, sans détruire les anciens fondemens, sans mettre le musée dans la dépendance des bureaux d’un ministère, reconstitué le conseil des trustees. Il se compose de 25 membres de droit, de 9 représentans des familles bienfaitrices, de 15 membres élus à vie par le corps et d’un qui est désigné par la couronne. Sur ces 50 personnes, il n’en venait parfois que 2 ou 3 aux