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Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 25.djvu/58

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MONTALEMBERT

UNE ÂME DE CROYANT AU XIXe SIÈCLE

Rien, à vrai dire, n’intéresse réellement l’âme que l’âme ; on a fait bien des fois cette remarque, mais il semble que la justesse n’en apparaisse jamais d’une façon plus saisissante que lorsqu’on étudie d’un peu près le travail intérieur qui prépare et assied, ou qui détruit la foi religieuse dans un homme ou dans une nation. Quelle étude psychologique l’emporte sur celle-là ? Que de chemins insoupçonnés pour arriver à croire ou à nier ! Que de causes opposées en décident ! Où rencontrer des ébranlemens plus profonds, des complications plus mystérieuses ? Où plus de tumultes angoissés au fond des consciences, plus de ressorts secrets, plus de chocs, plus de contradictions ?

Et combien l’intérêt s’avive lorsqu’il s’agit d’une âme d’élite, lorsqu’il s’agit de savoir comment les croyances se sont établies, développées, fortifiées, à travers mille épreuves, dans l’esprit d’un homme tel que le grand défenseur du catholicisme au xixe siècle, Montalembert ! Or, c’est ce que nous voudrions rechercher ici.

Des publications récentes[1], la mise au jour de nombreux documens inédits, permettent de reconstituer aujourd’hui la

  1. Montalembert, par M. le vicomte de Meaux, 1 vol. in-18. — Montalembert, par le Père Lecanuet, 3 vol. in-8o. — Indépendamment de ces publications, l’auteur de cet article a pu s’aider de ses souvenirs personnels, ayant eu l’honneur d’approcher souvent le comte de Montalembert, qui l’avait désigné, avec MM. de Chabrol et de Lubersac, pour l’accompagner dans son voyage aux États-Unis.