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Le surlendemain, M. Zaïmis confirmait ses engagements verbaux de l’avant-veille par une lettre officielle qu’il est nécessaire de reproduire, car elle prouve le caractère formel des promesses faites par le gouvernement grec et ne rend que plus odieux son manquement à sa parole tel que nous aurons à le constater dans la suite de ce récit.

« M. Zaïmis, président du Conseil, ministre des Affaires étrangères, a pris connaissance de la note collective que les ministres de France, de Grande-Bretagne et de Russie ont, d’ordre de leurs gouvernements, adressée, en date du 8-21 de ce mois, à son prédécesseur, M, Skouloudis, et par laquelle ils déclarent se trouver dans la nécessité d’exiger l’application immédiate des mesures suivantes :

« 1° Démobilisation réelle et totale de l’armée grecque, qui devra être mise, dans le plus bref délai, sur le pied de paix ;

« 2° Remplacement immédiat du ministère actuel par un Cabinet d’affaires, sans nuance politique et offrant toutes les garanties nécessaires pour l’application loyale de la neutralité bienveillante que la Grèce s’est engagée à observer à l’égard des Puissances alliées, ainsi que pour la sincérité d’une nouvelle consultation nationale ;

« 3° Dissolution immédiate de la Chambre des Députés suivie de nouvelles élections, dès l’expiration des délais prévus par la Constitution, et après que la démobilisation générale aura replacé le corps électoral dans des conditions normales ;

« 4° Remplacement, d’accord avec les Puissances, de certains fonctionnaires de la police, dont l’attitude, inspirée par des directions étrangères, a facilité les attentats commis contre de paisibles citoyens, ainsi que les insultes faites aux Légations alliées et à leurs ressortissants.

« M. Zaïmis prend acte de la note précitée et a l’honneur d’informer L.L. Exc. les ministres de France, de Grande-Bretagne et de Russie que le gouvernement royal hellénique, tenant compte de leur déclaration finale, à savoir que « toujours animées envers la Grèce de l’esprit le plus bienveillant et le plus amical, mais décidées en même temps à obtenir sans discussion ni délai l’application des mesures qu’Elles considèrent indispensables, les Puissances garantes ne peuvent que laisser au gouvernement hellénique l’entière responsabilité des événements qui se produiraient, si leurs justes demandes