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Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 60.djvu/556

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LE PETIT TAMBOUR DE WATTIGNIES


Ton nom ? Stroh. Nul ne le connaît.
La grande histoire en son carnet
Ne l’a pas noté, garçonnet.

Voici ce que tu fis, pourtant !
A Dourles, tout seul et content,
Tu pénétras, tambour battant.

Battant quoi ? La charge ! Mais oui.
Panique ! Et lui n’était qu’un, lui ;
Et tous les Autrichiens ont fui.

Mais, commandés par un pandour,
Voici des Hongrois de retour,
Qui cernent le petit tambour.

Haut bonnet en poils de lapin,
Le chef crie au pauvre tapin :
« Assez I Et rends-toi, galopin ! »

Mais le gars, qui point ne se rend,
Bat la charge, même en mourant.
Petit tapin deviendra grand !



LES « MARIE-LOUISE »


Pour leur frais minois dont le teint poupin
Fleure encor le lait blanc de la nourrice,
A leur arrivée un vieux turlupin
Leur donna le nom de l’Impératrice.

Vous voici sur eux, Cosaques pareils
Aux diables barbus jaillissant des boîtes !
Ah ! pauvres blancs-becs, quels rouges réveils,
Gorge sèche, yeux fous, cheveux droits, mains moites !

Mais non ! Il n’est pas plus riche liqueur,
Versant plus de nerf, de force et de flamme,
Que ton lait, maman française au grand cœur ;
Et donc nos blancs-becs ont du poil à l’âme.