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Page:Revue des Romans (1839).djvu/465

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fêtes impériales ; mais je ne veux ni contraindre personne ni me séparer d’aucun de vous. Dans cinq jours, à sept heures du matin, nous partirons tous, ou il n’en sera plus question. Il faut donc unanimité de volonté pour que le voyage s’effectue. » Mme Lambert y consent, ainsi que Charlotte, sa fille aînée ; mais Lambert Desrochers, frère puiné de François, vieux républicain, peut n’être pas curieux de voir un empereur ; mais Mlle Agathe Lambert, qui est très-dévote, peut avoir des scrupules ; mais Nestor Lambert, qui a émigré avec les princes, peut voir avec douleur l’établissement d’une autre dynastie ; mais enfin, M. Maisongaucher l’avocat, frère aîné de Mlle Lambert, croit apercevoir dans la substitution d’une dynastie à une autre un point de droit qu’il n’ose juger tout seul, et croit devoir s’en rapporter à la décision du bâtonnier des avocats de Besançon. Une dame Durenard, qui a intérêt à ce que le voyage ne se fasse pas, confère tour à tour avec Mlle Agathe, Hector Lambert, Maisongaucher et Desrochers ; elle s’adresse à la loyauté du chevalier, à la religion de la tante, à l’érudition de l’avocat, aux principes du républicain, mais toutes les menées de sa perfidie échouent, et l’on va voir comment : Desrochers, trouvant dans le régime de l’empire tout ce qu’il demandait en 89, se tient pour content ; Hector Lambert, se démontre à lui-même que l’intérêt de la patrie éloigne à jamais la dynastie bourbonienne, et y affermit celle de Napoléon ; Maisongaucher reçoit une consultation en forme qui établit la légitimité du gouvernement de fait ; enfin Mlle Agathe, étant allée à l’église, a entendu le curé adresser des prières pour le restaurateur de la religion, et est rentrée pleine d’enthousiasme pour l’empereur. Il se trouve donc que tous les membres de la famille sont d’accord ; le cinquième jour, à sept heures du matin, tous se trouvent auprès de la carriole qui doit les emmener, et qui les emmène en effet tous à Paris, où ils arrivent sains et saufs, après un voyage dont plusieurs incidents fort gais ont marqué le cours plutôt qu’ils ne l’ont ralenti.

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LEPEINTRE (P. M. M.), né à Mantes en 1785.


PROSPER, ou le Pessimisme, 3 vol. in-12, 1811. — Prosper, fils d’une danseuse de l’Opéra, qui lui a laissé quatre-vingt mille livres de rente, est élevé par un philosophe nommé Anthénion, qui lui a appris que tout est mal. Cet Anthénion, qu’on retrouve toujours, comme le docteur Pangloss dans Candide, donne à Prosper les meilleurs conseils et lui inculque les meilleurs principes, ce qui ne l’empêche pas de manger, en moins d’une année,