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Page:Revue des religions, Vol 2, 1892.djvu/440

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IS-ṬU-BAR — GILGAMÈS

qu’on le rencontre chez les poètes hébreux, fondé sur la gradation et l’alternance habilement ménagées des idées et des mots, mais d’un parallélisme encore rudimentaire, consistant à peu près uniquement dans la répétition de la même pensée sous une forme différente. Voici, d’ailleurs, quelques exemples empruntés à la onzième tablette :

 

Je vais, Gilgamès te découvrir le mystère,

et te révéler le décret des dieux.

                                                   XI, 9-10.

Argile, argile ; amas de poussière, amas de poussière !

Argile, écoute ; amas de poussière, entends !

                                                   XI, 21-22.

Le Dieu Bel m’a repoussé, il m’a rejeté ;

aussi, je ne veux point séjourner dans votre ville,

je ne veux point poser ma tête sur la terre de Bel.

Je vais descendre vers la mer, et demeurer auprès d’Ea, mon

seigneur.

                                                   XI, 39-42.

Je m’affaissai et m’assis en pleurant,

les larmes coulèrent sur mes joues.

                                                   XI, 137-138.




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Les tablettes, sur lesquelles se trouve inscrite l’épopée de Gilgamès, faisaient partie de la bibliothèque d’Assurbanipal. Notre poème pourrait donc, à la rigueur, ne pas remonter au-delà de 650 av. J. C. Mais un tel document n'est, nous le savons de source certaine, que la reproduction d’un document plus ancien. Assurbanipal, en effet, avait fait copier, par ses soins, l’épopée de Gilgamès. en même temps que les principales œuvres littéraires, qui constituaient la richesse des villes sacerdotales