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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/125

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

il l’avait appris depuis. Son maître avait acheté à des voleurs des objets volés, les satellites, le sachant, vont pour le prendre, mais averti à temps, il s’enfuit. Ne le trouvant pas, les satellites prennent ce jeune homme qui était occupé à ses peintures.

Ils veulent aussi arrêter quelques personnes du village qui se défendent et même battent un des satellites. Ceux-ci ne pouvant arrêter le coupable, saisissent trois individus, ce sont les prisonniers dont j’ai parlé plus haut. Souvent j’ai pu les voir dans la cour, c’étaient de braves gens, forts et vigoureux ; on voyait sur leurs habits de larges taches du sang qu’ils avaient perdu, sous les coups reçus en prison. Plus tard on a reconnu que tous étaient innocents, et après un mois de prison on les a renvoyés, sans indemnité, bien entendu. Telle est la justice en Corée.

À cette époque aussi, se présenta un prisonnier volontaire nommé Pack, âgé de vingt ans : « J’ai appris, dit-il, que vous aviez arrêté l’évêque, mon maître, que vous arrêtiez les chrétiens ; eh bien ! moi aussi je suis chrétien, vous n’avez pas pu me prendre, je viens me présenter, je suis chrétien depuis l’enfance, mon père et ma mère ont été tués par vous en 1868,