remis cependant avec confiance entre les mains de la divine Providence, me réfugiant dans le cœur de Notre-Seigneur, qui avait éprouvé de si grandes angoisses au jardin des Oliviers ; je me recommandai à la sainte Vierge, lui confiant mes pauvres Pères, mes chers enfants que j’allais quitter et tous nos pauvres chrétiens. Oh ! combien il y a longtemps que cette belle mission de Corée vit dans les catacombes ! que de persécutions elle a endurées ! elle semble toujours à l’agonie ! elle gémit dans la douleur et les larmes. Que de ruines ! quel long martyre ! et voilà que je suis encore forcé de m’éloigner ! Que vont devenir nos chrétiens ? Que vont devenir mes confrères ? Où sont-ils ? que de souffrances, que d’anxiétés ils ont dû éprouver ! Mon Dieu, que votre sainte volonté soit faite tout entière ! Conduisez-moi de la manière qu’il vous plaira, je suis tout à vous et pour toujours à vous, disposé à endurer de plus grandes souffrances encore à la suite de notre bon Maître, à boire le calice d’amertume jusqu’à la lie pour votre plus grande gloire, pour votre amour, soumis en tout à votre sainte volonté, la règle de toutes mes pensées, de toutes mes actions.
Je m’endormis dans ces pensées, et le lendemain, 11 juin, j’étais debout de bonne heure. Il