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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/177

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

grands, forts et généralement bien nourris ; les chevaux, au contraire, sont petits, mais durs à la fatigue ; il y en a même de tout petits qui semblent des jouets pour les enfants, ils ne sont pas plus hauts que des ânons.

Pour nous, nous allions à petites journées, faisant huit lieues par jour, quelquefois dix, et même une fois douze. En route, les chevaux portant le bagage marchaient devant, et il fallait souvent s’arrêter pour consolider les caisses qui, penchant tantôt à droite, tantôt à gauche, menaçaient de s’échapper.

Un jour, au passage d’un cours d’eau n’ayant pour tout pont que le lit du ruisseau, un cheval s’abat ; l’enfant qui le conduisait, trop faible pour le maintenir et pour le relever, est saisi de crainte ; il crie, pleure, tremble, car il voyait des coups de bâton à la suite du naufrage, et lui-même se sentait emporté par le courant rapide en cet endroit. Son compagnon, arrivé à l’autre rive, le contemplait, riait niaisement de son embarras, sans même songer à le secourir, il fallut qu’un des porteurs se détachât pour aller relever le cheval et le conduire jusqu’à la rive. On ouvrit les caisses. Depuis longtemps tout le monde se demandait ce que pouvait bien contenir ce bagage ; aussi, avec quel plaisir on