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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/22

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Mgr RIDEL.

jusqu’aux genoux ; un pantalon large comme un pantalon de zouave ; au lieu de bas en laine ou en coton, deux morceaux de toile, et pour souliers, des sandales en paille qui coûtent jusqu’à deux sous la paire.

L’histoire de l’Église de Corée a été écrite, il y a bientôt trente ans, par le P. Dallet, de la Société des Missions-Étrangères. À Rome, pendant le Concile, dans une maison située non loin du Colisée, L. Veuillot a résumé le long martyrologe qu’elle offre aux méditations du chrétien.

« On sait, dit-il, que des Coréens, emmenés captifs au Japon, y reçurent et confessèrent la foi lorsque cette grande chrétienté fut noyée dans son sang. Quelques gouttes de ce sang ont-elles traversé le détroit et l’Église coréenne en est-elle née comme ces plantes qui germent sur un sol où elles étaient inconnues, de quelque graine jetée par la tempête ? Quoi qu’il en soit, elle grandit sans prêtres, cultivée par le seul glaive du bourreau. Le pape Pie VI, prisonnier, apprit qu’elle existait, et ne put que la confier à l’évêque isolé de Pékin ; mais l’évêque de Pékin mourut, et son siège tomba dans le désastre de cette époque où l’Église catholique parut crouler partout. En 1811, l’Église de Corée s’a-