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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/36

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Mgr RIDEL.

voulu rejoindre ce bâtiment, mais ses voiles enflées par un vent favorable l’avaient déjà emporté à une grande distance.

« Bientôt, je reconnus la côte, c’était le port de Wei-haï-wei, d’où j’étais parti six ans auparavant. Nous étions sur les côtes du Chan-tong, dans la direction de Tche-fou, où je voulais aller. Nous arrivons par conséquent en droite ligne aussi bien que l’eût pu faire le meilleur navire avec tous ses instruments nautiques. Que la sainte Vierge est un bon pilote ! il ne nous restait que quelques milles, mais le vent contraire ne nous permit pas d’aborder ce jour-là.

« Le 7 juillet au matin, nous vîmes le port, et à midi nous jetions l’ancre au milieu des navires européens. Aussitôt nous fûmes environnés de Chinois curieux de voir les Coréens qu’ils reconnurent de suite ; je descendis et fus immédiatement entouré d’une foule qui me faisait cortège et regardait avec curiosité mon étrange costume. Les nouvelles que j’apportais firent sensation parmi les membres de la colonie européenne. Je me rendis sans retard à Tien-T’sin où je rencontrais le contre-amiral Roze, qui commandait la croisière française sur les côtes de Chine. Il me fit un accueil bienveillant et me promit son assistance. »