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Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/111

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V

Pendant ses longues absences, Couture avait pour le remplacer un travaillant du nom de Guillaume Durand. En 1653, il était son débiteur de deux cent vingt-cinq livres tournois. La convention qu’il fit pour se libérer d’un procès que Durand lui avait intenté pour gages et services nous indique quels étaient alors les modes de paiement. La moitié de la somme devait être payée en pois et l’autre moitié en anguilles. Durand promettait de donner quittance pourvu que les anguilles fussent bien conditionnées, estimées et prisées suivant leurs valeurs et prix courant dans le pays, et les pois « bons, loyaux et marchands[1]. »

Dans ces temps primitifs l’argent était presque chose inconnue parmi les colons. Les paiements se faisaient en nature. Les produits s’échangeaient. Le gouvernement et les riches négociants donnaient des lettres de change ou des traites sur les magasins du Roy ou sur le

  1. Greffe d’Audouard. Cet accord eut pour témoins Marcel Molloyer, chirurgien, et Charles Sevestre, commis dans les magasins du pays