Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 115 —

ces honneurs aient été si souvent le sujet de querelles et de discordes telles qu’elles nécessitaient même l’intervention du roi. Notre temps s’accommode mal de cette étiquette et de ces distinctions. Dans le siècle autoritaire de Louis XIV, sous la gouverne de Frontenac, ces détails marchaient de pair avec les questions d’état. La fo-orme, comme dit l’avocat bègue de Beaumarchais, faisait bien trop souvent la loi.

Les écrivains anglais et, surtout, ceux de la Nouvelle-Angleterre, n’ont pas manqué de jeter du ridicule sur cette cour improvisée au milieu des forêts du Nouveau-Monde, en voyant nos gentilshommes campagnards porter l’épée et transformer le château Saint-Louis, en Œil de Bœuf. Ceux-là, avant de pleurer sur nous, devraient plutôt se souvenir des discussions fameuses qui signalèrent les réunions des puritains, leurs ancêtres. L’histoire se moque à bon droit de l’empereur romain qui faisait assembler le sénat pour savoir s’il devait manger un turbot à la sauce blanche ou au beurre noire. Que dire quand on voit la législature de la Nouvelle-Angleterre délibérer gravement sur la coupe de la barbe, s’opposer à la coutume de porter des cheveux longs et se servir d’un texte de saint Paul pour appuyer les arguments