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Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/46

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capable de travailler les bois et de creuser proprement un canot, ce normand, intrépide comme tous les normands, ne tarda pas à s’emparer de l’esprit de ses nouveaux compagnons. Il se forma à leurs habitudes, apprit leur langue et fit tant et si bien que l’on finit par l’admettre dans les conseils de la nation. Quand ses amis restés au pays déploraient son sort, Couture trônait dignement au milieu des sachems indiens, faisant valoir ses talents de société.

Pendant un certain temps, le bruit se répandit qu’il était mort dans des tourments cruels[1]. C’était un leurre des sauvages pour effrayer le père Jogues. Dans l’été de 1643, deux Hurons captifs dans son village parvinrent à s’échapper, abordèrent aux Trois-Rivières et racontèrent force nouvelles au père Brébeuf. Couture pendant l’hiver avait eu le pied gelé de froid.

« Les deux Français qui sont avec le père Jogues nous donnent de l’étonnement, dit la relation de 1643 (pp. 68-69), celui notamment qui se nomme Guillaume Couture. Ce jeune

  1. Lettre du père Jogues