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Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/85

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les colliers de porcelaine et les riches fourrures des bois. Le doigt, qui devait porter l’anneau des fiançailles, pouvait être disparu dans le calumet d’un Iroquois maussade, mais le cœur était intact.

Les uns, comme l’ancêtre de l’antiquaire Viger, se laissaient prendre aux grands yeux noirs de la Huronne gentille, et sur la natte du wigwam s’étalait la sagamité des noces. Ceux-là, naïfs enfants des bois, calculaient le temps par les lunes de miel.

D’autres se préparaient de longue main un établissement amassé au prix de vingt expéditions périlleuses, et quand le nid était prêt, ils s’en allaient, comme les chevaliers d’autrefois, chanter leurs prouesses à la dame de leur cœur.

Au retour de son dernier voyage chez les Iroquois, au printemps de 1646, Guillaume Couture semble avoir eu idée d’enterrer son célibat. En effet, deux jours à peine après son arrivée avec le père Pijart, les jésuites tinrent consultation pour son mariage[1] qui fut approuvé à l’unanimité. Approbatur item omnium consensu, nous dit le Journal des Jésuites.

  1. Le 26 d’avril.