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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/4

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L’épluchette


L’épluchette

Pour égayer leur vie active et rude,
Nos « habitants » trouvent quelques moments
À consacrer aux divertissements,
Par-ci, par-là. Jeux simples, d’habitude,
Mais d’un entrain franc et de bon aloi.
Citons-en un, celui de « l’épluchette »,
Où, dépouillant de sa longue jaquette
L’épi nouveau, l’on cherche avec émoi
Pour le maïs de teinte rubescente.
Il faut parfois, assez longtemps chercher.
À ce jeu donc, triant sans relâcher,
Les épis vont en pile grossissante.
Depuis longtemps j’ai souvent entendu
Des contes gais venus de la campagne ;
Mais chez les uns trop de sel accompagne
L’esprit rural ; chez d’autres, c’est rendu
Avec des mots qui sentent trop la terre.
Il fallait donc, pour vous, ami lecteur,
Accomplissant un amusant labeur,
À notre tour, une épluchette faire.
Nous ignorons si nous avons atteint
Notre seul but, mais si notre humble plume
En composant l’épluchette en volume
A pu vous plaire, eh bien ! c’est son destin !