Vous choisissez place honorable
Pour prendre repas agréable.
Ce repas seulement est pris
Du sang, le siège des esprits :
Car désirant être subtile.
Vive, gaie, prompte et agile,
Vous prenez d’un seul aliment
Nourriture et Enseignement.
On le voit par votre allégresse
Et vos petits tours de finesse.
Quand vous sautelez[1], en un sein
- ↑ Sautillez.
Son ami reprend et méprise.
Alors l’oiseau Cythérien,
Oubliant son vol ancien,
Se vint parquer au milieu d’elles
C’est ici, dit-il, où il faut
Éprouver si le cœur me faut(10)
Et l’effet à mes étincelles.
Les nymphes l’ayant aperçu,
Comme un enfançon l’ont reçu.
Égaré de sa triste mère :
Ne connaissant pas qu’il était,
Chacune à tour le baisottait
D’une faveur non coutumière.
Amour s’apprivoise, et soudain
Il cache en sa petite main
Une flamme vive et secrète,
Il se mire au sein le plus beau
Et range son petit flambeau.
En vain, sur le soin de Rochette.
De fortune, entre le détour
De son téton franc de l’amour.
Une puce faisait son gîte,
Qui pour son hôtesse venger
Piqua le bras porte-danger,
Y traçant sa marque petite.
Soudain Amour, rempli de deuil
La plaie au bras, la larme à l’œil.
S’envole au séjour de sa mûre,
Disant : un petit chose noir
m’a piqué, vous y pouvez voir
La flamme et la place meurtrière.
C’est, dit-il, c’est un serpenteau,
Qui va sautelant sur la peau ;
Puce est nommé par les pucelles.
Las ! je n’eusse jamais pensé.
D’un si petit être offensé.
Si près de mes flammes mortelles.
Lors Venus, souriant : vois-tu.
Vois-tu, dit-elle, sa vertu
À la tienne du tout semblable ?
Sinon que petit, aux grands dieux
Et aux humains dardant tes feux
Tu fais une plaie incurable.
Tu dis, Pasquier, qu’en consultant,
Sur la puce tu fais des vers
Ne plains point le temps que tu perds
Puisqu’on perdant tu gagnes tant.
J’ai cent fois contemplé les beaux yeux amoureux
De colle qu’on jugeait en France la plus belle ;
J’ai vu les bords pourprés de sa lèvre jumelle.
Qui eut de son baiser même tenté les dieux.
(10) Me manque.