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Page:Séché - Les Muses françaises, I, 1908.djvu/51

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LES DAMES DES ROCHES

sonnets


I

Bouche dont la douceur m’enchante doucement
Par la douce faveur d’un honnête sourire :
Bouche qui soupirant un amoureux martyre
Appaisez la douleur de mon cruel tourment !

Bouche de tous mes maux le seul allégement.
Bouche qui respirez un gracieux zéphire :
Qui les plus éloquents surpassez à bien dire
À l’heure qu’il vous plaît de parler doctement.

Bouche pleine de lys, de perles et de roses,
Bouche qui retenez toutes grâces encloses
Bouche qui recelez tant de petits amours

Par vos perfections, ô bouche sans pareille
Je me perds de douceur, de crainte et de merveille
Dans vos ris, vos soupirs, et vos sages discours.
 

II

Je veux que Sincero soit gentil et accord.
Né d’honnêtes parents, je veux que la noblesse
Qui vient de la vertu orne sa gentillesse
Et qu’il soit tempérant, juste, prudent et fort.

Je veux que Sincero m’aime jusqu’à la mort.
Me retenant du tout comme unique maitresse,
Je veux que la beauté avecque la richesse
Pour le favoriser se trouvent d’un accord,

Je veux en Sincero une douce éloquence.
Un regard doux et fin, une grande prudence.
Un esprit admirable et un divin savoir !

Un pas qui soit gaillard mais toutefois modeste,
Un parler gracieux, un admirable geste,
Voilà qu’en le voyant, je désire de voir.
 

III

Las je suis mort en moi, mais c’est pour vivre en vous.
Charité : mon honneur, ma vie et ma lumière.