Page:Sand - Cadio.djvu/164

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air tranquille ! Ils sont peut-être heureux, les morts ! (Louise accourt éperdue.) La demoiselle ? Cachons-lui… (Il couvre entièrement de feuilles le corps de M. de Sauvières.)

LOUISE. Mon père ! Avez-vous vu ?… Ah ! Cadio, c’est toi ! où est mon père ?

CADIO. Il est parti.

LOUISE. Sauvé ?

CADIO. Oui, bien sûr… Mais vous, je vous croyais…

LOUISE. Je ne l’ai pas quitté ; mais, dans un moment de confusion, j’ai été renversée, on a marché sur moi, je ne l’ai pas senti, je me suis levée, mais j’ai perdu de vue mon pauvre père et Saint-Gueltas… Où sont-ils ? Dis.

CADIO. Je ne sais pas… par là peut-être. Vous ne voulez pas aller du côté de votre cousin ? Vous feriez mieux…

LOUISE. Henri est là ?

CADIO. Oui, il est bon, lui, il est doux, il fait grâce…

LOUISE. Il ne pourrait rien faire pour les miens, et, moi, je ne veux pas de grâce. Je veux rejoindre mon père… Cadio, je le veux…

CADIO. Oui, et Saint-Gueltas !

LOUISE. C’est mon devoir.

CADIO. Allons, venez, nous les retrouverons… (À part.) Je ne veux pas la laisser ici, il faut la sauver ! (Ils s’éloignent.)