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Page:Sand - Cadio.djvu/289

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HUITIÈME PARTIE

Juillet 1795. — Au bourg de Carnac, dans une auberge rustique. — Une heure du matin.



Scène PREMIÈRE. — REBEC, JAVOTTE, dans une salle dont une porte donne sur la cuisine, l’autre sur une chambre à coucher, une autre, avec guichet, sur un escalier extérieur qui descend à une petite place.


JAVOTTE. Ah ! vous voilà, ce n’est pas malheureux !

REBEC. Mauvaise nuit, Javotte ! un temps magnifique, un clair de lune désespérant ! Tu ne t’es donc pas couchée ?

JAVOTTE. Non, j’ai sommeillé là sur une chaise. J’étais inquiète de vous… Vous vous ferez prendre avec vos manigances !

REBEC. Ah dame ! il faut se hâter ; il faut être en mesure de plier bagage encore une fois. Il ne se passera peut-être pas trois jours avant que le pays soit à feu et à sang.

JAVOTTE. Moi, je trouve qu’il y est déjà ! Toutes ces bandes de chouans qui battent la campagne font