DIXIÈME PARTIE
25 juillet 1795, entre Quiberon et Auray. — Un chemin de sable enfoncé dans les ravines et bordé de place en place par de maigres buissons. — Un convoi de prisonniers monte lentement un roidillon. Des soldats républicains l’escortent à pied et à cheval. — On est arrivé en haut de la cote. On laisse souffler les chevaux.
Scène PREMIÈRE. — RABOISSON, MOTUS, LA TESSONNIÈRE, puis CADIO.
RABOISSON, sur une charrette. Soldats, nous sommes cruellement entassés ici. Pourquoi nous faire souffrir inutilement ?
MOTUS. Ça n’est pas notre faute, citoyen prisonnier ; on n’a pas les moyens de transport qu’il faudrait.
RABOISSON. Laissez marcher ceux de nous qui ne sont pas blessés.
MOTUS. Parle à l’officier, citoyen prisonnier : le voilà.
RABOISSON, à Cadio, qui s’est approché. D’abord, monsieur l’officier, nous ne sommes pas prisonniers à la