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Page:Sand - Cadio.djvu/384

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qui veut te parler, et dont le physique ne m’est pas inconnu, sans que je puisse dire… J’en ai tant vu !

CADIO. Je la connais, moi ; laisse-nous.




Scène II — CADIO, LA MÈRE CORNY.


LA MÈRE CORNY. Bonnes gens, c’est-il bien vous ?… c’est-il bien toi, Cadio ? Je te savais ici, je te cherchais… Mais te voilà si changé…

CADIO. C’est moi. Comment va-t-on chez vous, mère Corny ?

LA MÈRE CORNY. Hélas ! mon fils, pas trop bien. Ceux qui restent sont guéris ; mais mon pauvre cher homme, ma bru, deux de nos petits-enfants et quasi tous nos voisins sont morts, l’an passé, de la malefièvre !

CADIO. Tant pis, mère Corny, j’en ai du regret… Mais comment donc venez-vous de si loin ?…

LA MÈRE CORNY. Je suis venue pour voir les dames,… tu sais bien, la Françoise et la Marie-Jeanne ! Elles m’avaient fait savoir que je pourrais les trouver à Vannes. J’en viens, mais elles sont ici, que l’on m’a dit…

CADIO. Elles y étaient, elles n’y sont plus.

LA MÈRE CORNY. C’est-il bien sûr ? Je m’imaginais qu’elles pourraient bien être dans cette prison-là avec les autres malheureux…

CADIO. Elles n’y ont jamais été. Il n’y a pas là une seule femme. Tes brigandes sont libres. Tu les retrouveras à Vannes.

LA MÈRE CORNY. Ah ! bon Jésus ! faut donc que j’y