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Page:Sand - Cadio.djvu/97

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LE CAPITAINE. Au milieu de la chambre, sur la table et dessous.

MOTUS. Mon capitaine, sans te molester, je pense que ça vaudrait mieux de répandre le combustible autour des boiseries, en commençant par les rideaux de fenêtre.

HENRI, vivement. Fais ce que te dit le capitaine ! (Bas, au capitaine.) J’ai quelque chose à vous dire, c’est très-pressé.

MOTUS, qui a mis de la paille dessus et dessous la table. Voilà ; quand le capitaine commandera l’illumination…

LE CAPITAINE. Tout à l’heure, attendez !

HENRI, bas. Éloignez-les.

LE CAPITAINE. Retourne aux greniers, l’ancien ; il me faut dix fois plus de paille que ça ! Et des fagots, beaucoup de fagots ! Croyez-vous incendier ce château avec une allumette ? Allez-y tous.

HENRI. Vous trouverez les fagots dans le donjon. (Ils sortent.) Mon capitaine, il y a là une femme… (Louise se montre.)

LE CAPITAINE, souriant. Qui venait vous voir ? Très-jolie ! Je vous en fais mon compliment. Ne la brûlons pas, ce serait dommage !

HENRI. C’est ma sœur de lait.

LOUISE. Non, monsieur l’officier. Je ne veux pas vous tromper, moi ! je suis Louise de Sauvières.

LE CAPITAINE. Vous !… la fiancée d’Henri !

HENRI. Elle ne l’est plus, mais…

LOUISE, à Henri. Mais vous daignez vouloir me sauver ? Je refuse votre protection, à vous ! Je périrais ici avec joie, tant je suis malheureuse, si je ne me devais à mon père.