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Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/114

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sera à lui de te faire révoquer ta sentence. Je l’en chargerai.

— Et, dans tout cela vous disposerez, lui et toi, de la volonté de mon neveu ?

— Ton neveu, c’est à moi de lui donner confiance. C’est un travail intéressant que je me réserve ; mais il est absent, et ce répit va me servir à convaincre mon père et toi du sérieux de ma résolution.

— Comment sais-tu que mon neveu est absent ?

Parce que j’ai pris mes informations. Il est parti ce matin pour Leipzig. Moi, j’ai résolu de mettre à profit cette journée pour me débarrasser une bonne fois des espérances de M. de Rivonnière.

— Tu lui as encore écrit ?

— Non, je lui ai fait dire par Dubois, son vieux valet de chambre, qui m’apportait un bouquet de sa part, de venir ce soir prendre une tasse de thé avec nous, de très-bonne heure parce que je suis encore fatiguée du bal et veux me coucher avec les poules. Il sera ici dans un instant. Tiens, on sonne au jardin, le voilà.

— C’est donc pour être seule avec lui que tu as voulu dîner seule aujourd’hui avec ta tante et moi ?

— C’est pour cela. Entends-tu sa voiture ? Regarde si c’est bien lui ; je ne veux recevoir que lui.

— Faut-il vous laisser ensemble ?

— Non certes ! je ne l’ai jamais admis que je sache au tête-à-tête. Ma tante nous laissera, je l’ai avertie. Toi, je te prie de rester.

— J’ai fort envie au contraire de te laisser porter