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Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/166

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— Ce serait bien grave, répondit M. Dietrich, et il pourrait en résulter un scandale dont je dois préserver ma fille. Je l’emmènerai s’il le faut ; mais d’abord je ferai une démarche auprès du marquis. C’est à moi qu’il aura affaire, s’il compromet Césarine par sa folle jalousie et son espionnage. Rassurez-vous, je surveillerai, je saurai et j’agirai ; mais je crois que, pour le moment, nous n’avons point à nous inquiéter de lui. Il croit que Césarine a éprouvé aujourd’hui une déception qui le venge, et qu’elle ne pensera plus au rival dont elle a vu la femme et l’enfant, car il ne doit rien ignorer de ce qui concerne votre neveu.

— C’est fort bien, monsieur Dietrich, mais demain ou dans huit jours au plus il saura que Césarine persiste à aimer Paul, car elle n’est pas femme à cacher ses démarches et à renoncer à ses décisions, vous le savez bien.

— J’agirai demain ; dormez en paix.

Dès le lendemain en effet, et de très-bonne heure, il se rendit chez le marquis. Il ne le trouva pas ; il était, disait-on, en voyage députe plusieurs jours, on ne savait quand il comptait revenir. Chercher dans Paris un homme qui se cache n’est possible qu’à la police. J’allais, sans dire ma résolution, écrire pour demander une audience au préfet lorsque Bertrand, de son air impassible et digne, mais avec un regard qui semblait me dire : — Faites attention ! annonça le marquis de Rivonnière.