Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/237

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mariage on le crût protestant ; il a fait promettre à M. de Valbonne de mettre dans les journaux qu’il avait satisfait aux convenances religieuses.

— C’est bien, Dubois, vous lui direz qu’il a bien fait.

— Quel homme décousu et sans règle ! me dit-elle dès que Dubois fut sorti. Cette capucinerie athée me remplirait de mépris pour lui, s’il n’avait droit en ce moment à l’absolution de ses amis encore plus qu’à celle du prêtre. Il ne sait plus ce qu’il fait.

— Mon Dieu, tu le hais, ma pauvre enfant, il fera bien de mourir vite !

— Pourquoi ? il peut vivre maintenant tant qu’il lui plaira. Je ne suis plus capable de haine ni d’amour, tout m’est indifférent. Ne crois pas que je regrette le lien que j’ai contracté ; tu sais très-bien qu’il n’engage ni mon cœur ni ma personne. Si, contre toute prévision, le marquis revenait à la santé, je ne lui appartiendrais pas plus que par le passé.

— Aurait-il assez d’empire sur ses passions pour te tenir parole ?

— La promesse qu’il a signée a plus de valeur que tu ne penses, elle me serait très-favorable pour obtenir une séparation.

— Tu avais consulté d’avance ?

— Certainement.

Nous n’échangeâmes pas un mot sur le compte de Paul. Elle reçut des visites de famille, et j’allai passer dans mon appartement le reste de la soirée avec mon neveu, qui m’y attendait déjà.