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IV


Nous quittâmes enfin Paris le 15 juillet, sans que Césarine eût revu Paul ni Marguerite. Mireval était, par le confort élégant du château, la beauté des eaux et des ombrages, un lieu de délices, à quelques heures de Paris. M. Dietrich faisait de grands frais pour améliorer l’agriculture : il y dépensait beaucoup plus d’argent qu’il n’en recueillait, et il faisait de bonne volonté ces sacrifices pour l’amour de la science et le progrès des habitants. Il était réellement le bienfaiteur du pays, et cependant, sans le charme et l’habileté de sa fille il n’eût point été aimé. Son excessive modestie, son désintéressement absolu de toute ambition personnelle imprimaient à son langage et à ses manières une dignité froide qui pouvait passer aux yeux prévenus pour la raideur de l’orgueil. On l’avait haï d’abord autant par crainte que par jalousie, et puis sa droiture scrupuleuse l’avait fait respecter ; son dévouement aux intérêts communs le faisait maintenant estimer ; mais il manquait d’expansion et n’était point sympathique à la foule. Il ne désirait