Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/19

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et la promesse positive. Elle garda Denise auprès d’elle et commença de nouvelles recherches, comme si la perte de sa petite-fille eût daté de la veille.

Cette aventure inexplicable avait fait beaucoup de bruit dans le pays ; mais on l’avait à peu près oubliée quand la nouvelle se répandit que la petite-fille venait d’être retrouvée aussi mystérieusement qu’elle avait été perdue. Les amis, les parents, les oisifs et les curieux s’empressèrent d’aller s’en assurer, croyant un peu qu’on les mystifiait, mais se résignant à en être pour leur course. Denise reçut tout le monde avec de grandes démonstrations de joie, criant au miracle et se fâchant presque contre ceux qui n’y voulaient pas croire. Madame de Valangis se trouva tout autrement disposée. Elle déclara qu’il n’y avait rien que de très-naturel dans le secours de la Providence, et que sa chère petite lui avait été ramenée saine et sauve par d’honnêtes gens qui l’avaient retrouvée. Chacun voulait voir l’enfant. Elle refusa de la montrer, disant qu’elle était fatiguée du voyage et toute dépaysée, si bien qu’on s’en alla, les uns persuadés que madame de Valangis parlait sérieusement, les autres qu’elle avait des motifs impénétrables pour faire courir un bruit dénué de fondement.