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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/224

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XXX


Ma grand-mère s’était adressée à toutes ses connaissances pour me procurer une nouvelle gouvernante. On ne trouvait pas d’étrangère à la localité qui voulût venir s’enterrer chez nous, et les personnes du pays manquaient de ces fameux talents d’agrément qu’on persistait à croire si nécessaires. Comme je n’avais aucune disposition pour les beaux-arts ainsi enseignés, ma bonne maman voulut bien en faire le sacrifice ; mais elle se persuada que j’étais trop seule, qu’elle occupait trop Jennie, — la pauvre femme s’en faisait un reproche ! — enfin que je devais m’ennuyer, et que, faute de gouvernante, il me fallait une demoiselle de compagnie. Depuis longtemps le docteur Reppe insinuait un nom qui n’était sympathique à personne chez nous et qui m’était presque odieux, il s’agissait de sa protégée Galathée Capeforte, alors âgée de vingt ans, toujours parfaitement laide, mais excellente personne, disait-il, et raisonnablement instruite. Elle sortait du couvent, où elle avait toujours remporté les