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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/226

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résidence à Toulon. Il fallait bien lui savoir gré d’un succès inespéré pour ce membre de la famille. Elle offrait sa fille gratis, par amitié, par dévouement.

— La seule récompense de Galathée, et son seul profit, disait-elle, seraient d’acquérir dans le commerce de madame de Valangis les manières et le ton de la haute société, et d’avoir en Lucienne une charmante compagne.

Jennie, qui jusque-là m’avait soutenue dans mes refus, crut devoir céder. Galathée lui paraissait douce et attentive. Habituée aux œuvres de charité, où sa mère l’exhibait à l’admiration des fidèles, elle savait soigner les malades et amuser les vieillards.

— Si elle vous déplaît, me dit-elle, je l’observerai avec soin, et, si je la vois bien portée à soigner et à distraire votre bonne maman, je pourrai être plus souvent avec vous.

— Mais pourquoi faut-il une étrangère chez nous, quand, à nous deux, nous pouvons soigner et occuper cette chère mère ?

Jennie me répondait que la chère grand’mère ne voulait pas me voir absorbée par elle du matin au soir, et qu’elle se tourmentait quand elle supposait que je me sacrifiais à elle. Il y avait du vrai. Ma grand’mère ne voyait presque plus, et