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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/230

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demandais trop, et qu’elle ne me comprenait pas comme elle comprenait Frumence. J’essayai de lui faire, résumer une leçon de Frumence. Je vis qu’elle n’avait pas seulement compris de quoi nous parlions.

Je remarquai un jour que, pendant cette leçon du dimanche, elle était plus rouge que de coutume, et puis qu’elle devenait tout à coup très-pâle, et cela à tout instant. Frumence lui demanda si elle était souffrante ; elle s’obstina à dire non et finit par s’évanouir. Une autre fois, elle se mit à pleurer sans motif. Frumence railla ses nerfs, un peu durement selon moi, et, quand je voulus lui dire que Galathée faisait de véritables efforts d’intelligence pour s’instruire, il me répondit tout bas qu’elle ferait mieux d’accepter sa nullité et de retourner à son couvent ou à son moulin.

Un autre jour, Galathée me bouda ; un autre jour, elle me témoigna une tendresse exagérée. La nuit, elle pleurait dans son lit ; le jour, elle s’abîmait dans la prière. Enfin elle m’octroya sa confiance tout entière et m’apprit assez brutalement qu’elle mourait d’amour pour M. Frumence Costel.

J’aurais dû la prier de garder pour elle les secrets de son cœur trop sensible ; mais la vaine