Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/308

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qu’à la condition de beaucoup agir et de beaucoup vivre au grand air par tous les temps.

— Montez à cheval, il le faut, me dit-elle ; allez aux Pommets. Dans la semaine, on ne rencontre pas une âme de ce côté-là. Frumence m’a fait dire que le tombeau de notre chère dame était achevé et posé. Tenez, portez-lui ce bouquet que j’ai cueilli ce matin pour elle. Ce sont les fleurs qu’elle aimait. Allez, ma chérie, Michel vous accompagnera.

— Pourquoi ne viens-tu pas avec moi, Jennie ?

— Je vais vous le dire tout bonnement. Frumence croit qu’à présent je pourrais et je devrais l’épouser. Il dit que ce serait plus respectable de le voir s’occuper de vos affaires, si nous étions mariés.

— Tu as donc reçu quelque nouvelle qui lève ces empêchements que je ne sais pas, mais que tu m’as dit exister ?

— Oui, je savais bien que j’étais veuve. Mon mari est mort à l’étranger. On me l’avait écrit ; on m’a enfin envoyé l’attestation ; elle est en règle, à ce qu’il paraît.

— Eh bien, pourquoi ne pas épouser cet excellent ami qui t’aime tant ?

— Parce que votre sort n’est pas réglé. Et puis Frumence ne doit pas quitter son brave homme