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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/314

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— Qu’en pensez-vous ? demandai-je à l’abbé Costel.

Il me répondit que, n’ayant pas encore vu M. Mac-Allan, il devait s’en rapporter à Frumence, qui venait de causer avec lui et qui savait sans doute dans quelles intentions il se présentait. Frumence répondit à son tour qu’il croyait devoir me conseiller d’écouter M. Mac-Allan avec confiance, et nous nous assîmes tous les quatre autour de la grande table où Frumence avait toujours sa bibliothèque amoncelée.

D’un coup d’œil, l’avocat avait saisi la situation. Il avait vu que l’abbé Costel n’entendait rien à mes affaires, aux affaires quelconques de la vie pratique ; mais il savait déjà que Frumence méritait toute l’autorité morale dont la confiance de ma grand’mère et la mienne l’avaient toujours investi. Ce fut donc à lui autant qu’à moi et fort peu à l’abbé qu’il s’adressa en parlant ainsi :

— Avant tout, je dois dire qui je suis et quel rôle je viens jouer ici. Je ne suis pas orateur, je suis légiste, quelque chose comme ce que vous appelez en France avocat consultant. J’ai étudié la législation française assez particulièrement pour être à même d’y suivre une affaire, et c’est pour cela que j’ai été choisi par lady Woodcliffe, marquise de Valangis, agissant au nom de ses enfants