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Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/270

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— Est-ce fini ? m’écriai-je, et puis-je espérer qu’aujourd’hui, du moins, vous me laisserez manger en paix l’ædulis cancalis, sans m’assassiner avec vos fossiles indigestes ?

— Vous avez tort, reprit-il, de mépriser l’étude géologique de l’huître. Elle caractérise admirablement les étages géologiques ; elle est, comme l’a dit un savant, la médaille commémorative des âges qui n’ont point d’histoire : elle marque, par ses transformations successives, le lent et continuel changement des milieux auxquels sa forme a su se plier. Les unes sont taillées pour la flottaison comme arcuata et carinata. D’autres ont vécu attachées aux roches, comme gregaria et deltoïdea. En général, l’huître, par sa tendance à l’agglomération, peut servir de modèle aux sociétés humaines.

— Exemple trop suivi, monsieur ! repris-je avec humeur. Je vous conseille, en vérité, de prêcher l’union des partis, à l’état de bancs d’huîtres !

— Ne parlons pas politique, monsieur, dit le gnome en souriant. La science ne s’égare pas