Page:Sand - Contes d une grand mere 1.djvu/173

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contre beaucoup d’argent, elle n’y eût pas consenti, tant elle était curieuse de voir ce qu’il contenait. Elle l’ouvrit enfin, et n’y vit rien du tout. Elle le secoua tant qu’elle put, rien ne tomba ; mais il se fit autour d’elle comme une fumée blanche, et en moins d’une minute il se forma au-dessus de sa tête un petit nuage en forme de boule, blanc comme neige, puis jaune doré à mesure qu’il monta, puis rose pâle, puis enfin rose comme la plus belle des roses, dès qu’il eut dépassé la tête des noisetiers et des sureaux qui entouraient la bergerie, et qu’il eut reçu la pleine lumière du soleil.

Catherine ne songea point trop à s’étonner d’avoir pu ramasser et emporter un nuage. Elle ne pensait qu’à le trouver joli et à regretter de le voir s’envoler si vite. — Ah ! petit ingrat, lui cria-t-elle, voilà comment tu me remercies de t’avoir remis dans le ciel !

Alors elle entendit une toute petite voix qui sortait du nuage rose et qui chantait des paroles, mais quelles paroles !



III


Catherine n’en comprit pas le moindre mot. Elle continuait à le regarder, et il grandissait en montant, mais il devenait tout mince et se déchirait en une quantité de petits nuages roses, — Allons ! lui cria