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Page:Sand - Contes d une grand mere 1.djvu/183

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Enfin, quoique le sentier fût dangereux, elles arrivèrent sans accident à la maison couverte en planches ; il y avait, tout autour, des bois de sapins très-jolis qui laissaient à découvert une espèce de prairie en pente douce, creuse au milieu, sans fossés ni barrières, mais abritée des avalanches par des roches très-grosses, et tout de suite au-dessus commençait la neige, qui semblait monter jusqu’au ciel, d’abord en escaliers blancs soutenus par le rocher noir, et puis en cristaux de glace d’un beau bleu verdâtre, et cela finissait dans les nuages.

— Cette fois nous y sommes bien, dans le pays bleu ! pensa Catherine toute joyeuse, et, si nous montions encore un peu, nous serions dans le ciel. — En ce moment, elle pensa à une chose qu’elle avait oubliée depuis longtemps : elle se dit qu’on pouvait monter dans les nuages, et elle se souvint de son nuage rose comme d’un rêve qu’elle aurait eu. L’enfant était si ravie par la vue du glacier qu’elle ne fit pas d’abord grande attention à la tante Colette. Pourtant elle était curieuse de la voir, et plus d’une fois en voyage elle s’était demandé quelle femme ce pouvait être.



VI


C’était une grande femme pâle avec des cheveux d’argent et une figure assez belle. Elle ne montra pas