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Page:Sand - Contes d une grand mere 1.djvu/223

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se trouva perdu et couvert par-dessus la tête. Il courut longtemps ainsi ; puis, s’avisant que, si le tailleur le cherchait, il verrait remuer les herbes et les feuilles, il s’arrêta, se blottit au plus épais, et resta immobile retenant sa respiration.

Tout cela lui réussit très-bien. Tire-à-gauche, après avoir dormi assez longtemps, s’éveilla, vit que son prisonnier lui avait échappé, trouva les sabots, ne daigna pas les ramasser, suivit quelque temps la trace des pieds nus, et continua son chemin en ricanant, car ce chemin conduisait à Dives, où le tailleur comptait aller passer la nuit. Cet imbécile d’enfant, pensait-il, s’est imaginé suivre le chemin de sa maison ; il n’a pas su qu’il lui tournait le dos ; en quatre enjambées je l’aurai rattrapé.

Et le tailleur, battant et chassant devant lui son fine, se mit à raser le terrain avec ses grandes jambes tordues, qui s’agitaient comme deux faux et qui allaient aussi vite que deux ailes ; mais, grâce à la bonne idée que l’enfant avait eue de prendre en sens contraire, plus le tailleur avançait, plus il s’éloignait de lui.



II


Il faisait nuit quand Clopinet se sentit assez rassuré pour sortir de sa cachette. C’était une douce soirée de printemps, tranquille et voilée. Il écouta