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Page:Sand - Contes d une grand mere 1.djvu/36

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d’une musique lointaine se firent entendre, et Diane, qui adorait la musique, se mit à sauter et à courir, impatiente de voir danser, car elle ne doutait point que la fée ne la conduisît au bal.

— Tu aimes donc bien la danse ? lui dit la fée.

— Non, répondit-elle. Je n’ai jamais appris à danser, et je me sens les jambes trop faibles ; mais j’aime à voir tout ce qui est joli et je voudrais vous voir encore danser en rond, comme je vous ai vue en peinture.

Elles arrivèrent dans un grand salon tout rempli de glaces très-éclairées, et la fée disparut ; mais aussitôt Diane vit une quantité de personnes semblables à elle, en robe verte et en voile de gaze, qui bondissaient légèrement par centaines dans tous ces grands miroirs, au son d’un orchestre qu’on ne voyait pas. Elle prit grand amusement à regarder cette ronde, jusqu’à ce qu’elle en eut les yeux fatigués, et il lui sembla qu’elle dormait. Elle se sentit réveiller par la main fraîche de la fée et elle se trouva dans une autre pièce encore plus belle et plus riche, au milieu de laquelle il y avait une table d’or massif de très-belle forme, chargée de friandises, de fruits extraordinaires, de fleurs, de gâteaux et de bonbons qui montaient jusqu’au plafond.

— Prends ce que tu voudras, lui dit la fée.

— Je n’ai envie de rien, répondit-elle, à moins que ce ne soit de l’eau bien froide. J’ai chaud comme si j’avais dansé.

La fée souffla sur elle à travers son voile, et elle se sentit reposée et désaltérée.