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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Si pourtant, comme je l’espère, une destinée moins poétique me ramène saine et sauve à l’hôtel de France[1], je partirai peu de jours après pour Guillery, où je vous prie de m’adresser votre réponse et celle de ma petite Félicie, à qui je vous prie de remettre en particulier la lettre ci-incluse.

Nous avons ici M. Desgranges[2], que vous connaissez, je crois. Plus, l’avocat général[3], qui me charge de vous dire mille choses affectueuses et obligeantes.

Plus, une douzaine de parents ennuyeux ; plus, deux ou trois autres amis fort aimables qui ne nous quittent pas. Le temps vole trop vite au milieu de ces distractions, qui me remontent un peu l’esprit.

Il faudra pourtant reprendre le cours tranquille des heures à Nohant. Ce n’est pas que je m’en inquiète beaucoup : j’ai, comme vous, bon père, un fonds de nonchalance et d’apathie qui me rattache sans effort à la vie sédentaire, et, comme dit Stéphane, animale.

Ah çà, que faites-vous ? N’êtes-vous pas un peu fatigué d’affaires et n’aurez-vous pas quelques jours de liberté ? Vous savez que vous vous êtes formellement et solennement engagé à venir vous reposer près de nous, dès que vous en trouveriez la possibilité. Je désire vivement que ce temps arrive, et, en attendant,

  1. À Bordeaux.
  2. Armateur bordelais.
  3. M. Aurélien de Sèze.