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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

une idée de sa petite mine, qui sera, je crois, par la suite, plutôt belle que jolie.

La taille est sans défauts : svelte, droite comme un palmier, souple et gracieuse ; les pieds et les mains sont très petits ; le caractère est un peu emporté, un peu volontaire, un peu têtu. Cependant le cœur est excellent, et l’intelligence très susceptible de développement. Il lit très bien et commence à écrire ; il commence aussi la musique, l’orthographe et la géographie ; cette dernière étude est pour lui un plaisir.

Voilà bien des bavardages de mère ; mais vous ne m’en ferez pas de reproches, vous savez ce que c’est. Pour moi, je n’ai pas autre chose dans l’esprit que mes leçons, et j’y sacrifie mes anciens plaisirs. Voici le moment où tous mes soins deviennent nécessaires. L’éducation d’un garçon n’est pas une chose à négliger. Je m’applaudis plus que jamais d’être forcée de vivre à la campagne, où je puis me livrer entièrement à l’instruction.

Je n’ai aucun regret aux plaisirs de Paris ; j’aime bien le spectacle et les courses quand j’y suis ; mais heureusement je sais aussi n’y pas penser quand je n’y suis pas et quand je ne peux pas y aller. Il y a une chose sur laquelle je ne prends pas aussi facilement mon parti : c’est d’être éloignée de vous, à qui je serais si heureuse de présenter mes enfants, et que je voudrais pouvoir entourer de soins et de bonheur. Vous m’affligez vivement en me refusant sans