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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 2.djvu/177

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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Je crois bien que mon roman ne sera guère plus amusant que lui : il est impossible de s’ennuyer aussi mortellement d’écrire, sans que le lecteur en fasse autant. Avec cela, je suis forcée de relire tous mes anciens romans pour les corrections de l’édition nouvelle[1]. Jugez quel plaisir de remâcher les points et les virgules d’une trentaine de volumes ! Je crains sortir de là dans le dernier degré de l’idiotisme.

Pauline me quitte le 16. Maurice part le 17 pour aller chercher sa sœur, qui doit être ici le 23. Elle ira vous voir si, dans la journée du 21 (jour de sa sortie de pension et de son départ pour Nohant), elle en trouve le temps au milieu des paquets et des commissions. Comme elle sera rue Pigalle, si vous passez par là, vous seriez bien bonne d’entrer. Je serais sûre d’avoir de vos nouvelles, par des yeux qui vous auraient vue.

Au reste, Gaubert m’écrit que vous êtes guérie, mais que vous pouvez retomber si vous ne vous préservez pas. Encore une fois, et non pas pour la dernière, car je vous le rabâcherai toujours, chère amie, soignez-vous donc, et songez que vous n’avez pas le droit de vous moquer de vous-même quand vous êtes si nécessaire à votre gros Manoël, à moi, à nous tous.

Vous ferez certainement bien d’aller en Normandie, et ensuite de venir à Nohant. J’espère que l’automne

  1. Première édition in-12. Perrotin, 1841-1842.