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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

mal à l’autre, qui a la peau si délicate, qu’une piqûre de cousin y fait une plaie profonde.

Mon Dieu, n’y a-t-il pas assez de maux véritables, sans en créer d’imaginaires ?

À vous de cœur et à toujours.


CCIX

À LA MÊME, AU CHÂTEAU DE MERVILLY
PAR ORBEC (CALVADOS)


Nohant, 15 octobre 1841.


Chère amie,

Je me décide à retourner à Paris à la fin du mois, pour faire un bail relatif à la patraque de maison que j’ai à Paris, rue de la Harpe, et dont je veux régler les revenus. Je tâcherai d’arranger mes autres affaires de manière à passer quelques mois près de vous. Ainsi ne faites pas mon oraison funèbre, et gardez-moi cette bonne et chaude amitié qui ferait revivre les morts.

Il est bien vrai que j’ai été sur le point de m’ensevelir à Nohant pour cet hiver, comme les marmottes dans la neige. Mes affaires ne sont pas plus brillantes ; mais je retrouve parfois le courage de travailler pour suppléer aux revenus et je fais mon possible pour ne point me tenir éloignée de mes enfants.