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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

craindrais de commettre une indiscrétion en vous nommant ; je vous prie donc de me faire savoir vos intentions à cet égard et de me permettre d’annoncer du moins le livre et de remercier l’auteur.

Agréez, monsieur, l’expression de ma gratitude pour votre envoi et pour les choses gracieuses que vous voulez bien y joindre, ainsi que l’assurance de mes sentiments distingués.

GEORGE SAND.


CCXXVIII

À MADAME MARLIANI, À ORBEC (CALVADOS)


Nohant, 2 octobre 1843.


Chère bonne amie, j’arrive d’un petit voyage aux bords de la Creuse, à travers de fort petites montagnes, mais très pittoresques, et beaucoup plus impraticables que les Alpes, vu qu’il n’y a guère ni chemins ni auberges. Nous avons grimpé partout tant à pied qu’à cheval ou à âne. Nous avons couché sur la paille et nous ne nous sommes jamais mieux portés que pendant ces hasards et ces fatigues. Enfin, nous avons fait une bonne partie, pour nous reposer de trois jours et trois nuits de bals et fêtes rustiques à l’occasion du mariage de Françoise[1].

  1. Françoise Meillant, ancienne domestique de madame Sand.