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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

rien de ce côté-là), je crois qu’il faut le ratifier bien vite.

Bonsoir, chère amie ; écrivez-moi et parlez-moi de vous. Moi, je ne puis vous rien dire de moi, sinon que je suis fatiguée à mourir ; car, au milieu de ces préoccupations, il m’a fallu faire un roman pour avoir quelques billets de banque. La misère augmente ici tous les jours et j’en sais quelque chose. Je vous embrasse ; soignez-vous, gouvernez votre volonté à l’effet de conserver votre santé. Créez-vous des devoirs qui vous ôtent le temps de penser à vous-même. Je crois que c’est le seul moyen de supporter le terrible poids de la vie. Plus il est lourd, mieux on marche peut-être ! Et les devoirs ne sont pas difficiles à trouver dans ce temps de malheur et de souffrance matérielle. Votre cœur le sait bien. Mettez votre cerveau et vos jambes au service de votre cœur, et l’imagination s’endormira.


CCLIX

À JOSEPH MAZZINI, À LONDRES


Nohant, 22 mai 1847.


Frère et ami,

Je n’ai reçu qu’il y a quinze jours le numéro du People’s Journal qui contient deux articles dont je