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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Mais pourquoi ne m’as-tu pas déjà écrit le résultat de ton concert à Nancy ?

Il ne faut pas attendre mes réponses pour m’écrire et me tenir au courant de ce qui t’intéresse.

Tu sais bien que je m’y intéresse aussi, moi, et que j’aime à te suivre jour par jour. Si je ne suis pas exacte, ce n’est pas ma faute.

Je suis assez malade, mais non pas dangereusement, et cela n’empêche pas les comédies d’aller leur train et la maison d’être gaie comme de coutume. Nous avons en plus, pour quelques jours, un architecte du gouvernement, qui est venu pour faire réparer l’église de Vic ; car tu sauras que cette église est classée parmi les monuments historiques. Cela t’étonne un peu, n’est-ce pas ?

Eh bien, cette grange, cette masure si nue, si laide, si insignifiante, elle est au nombre des choses rares et précieuses. Notre nouveau curé, en grattant les murs pour les nettoyer, a découvert, sous trois couches de badigeon, dans le chœur et dans le sanctuaire, des fresques romanes du XIe siècle au moins. J’en ai porté des croquis à Paris, je les ai montrés aux gens compétents et l’église a été classée.

Ces peintures sont barbares, comme tu penses, mais très curieuses, et cela intéressera beaucoup ton mari quand il les verra.

Il n’y a que cela de nouveau ici. Borie est à Bruxelles bien installé. Il vous écrit probablement. Les Duvernet vont bien et me parlent toujours de toi.