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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 4.djvu/179

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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

voyée par le ministre audit préfet, aura du poids, tandis qu’elle en perdra beaucoup en passant par mes mains.


CDXLI

À M. ÉDOUARD CHARTON, À PARIS


Nohant, 20 novembre 1858.


Cher excellent cœur ami, je vois que vous prenez du souci de ce qui me touche : merci mille fois ! — Je ne connais pas le pamphlet Breuillard[1]. Maurice et mes amis ont dit qu’il fallait poursuivre et j’ai été de leur avis, en leur entendant dire qu’il y avait là injure personnelle et calomnie à la vie privée.

Mais je ne voulais que la réparation nécessaire à tout individu attaqué, dont le silence pourrait être regardé comme un aveu des turpitudes qu’on lui prête. D’autres amis ont cru qu’il fallait faire plus de bruit, appeler à mon aide un grand avocat, avoir dans les journaux la reproduction de son plaidoyer, etc. Je m’y suis refusée d’abord parce que, dans l’espèce, la reproduction est interdite, m’a-t-on dit, et que le retentissement n’aurait pas eu lieu ; ensuite parce que

  1. Ce Breuillard était un inconnu de province qui avait publié contre George Sand un écrit diffamatoire.