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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CDLXVII

À M. ET MADAME ERNEST PÉRIGOIS, À NICE


Nohant, 20 janvier 1861.


Chers enfants,

Je ne suis pas encore en route, quoique toujours très décidée à partir, et je voudrais bien avoir de vos nouvelles. Je me flatte que le temps, moins dur, quel qu’il soit, que chez nous, vous aura été favorable à l’un et à l’autre ; mais je serais pourtant bien contente de le savoir.

Quelques mécomptes que vous puissiez avoir sur le climat, sur le logement, sur les agréments du Midi, soyez sûrs que vous avez bien fait d’y aller. Nous avons ici six pouces de glace sur les eaux dormantes, et, depuis plus de vingt jours, un froid sec et dur qui rendrait les pierres malades. Maurice n’a pas eu le courage encore de sortir du nid pour aller affronter la température de Paris. J’aspire pour lui, autant que pour moi, maintenant, à trouver une veine de temps radouci qui nous permette de traverser le centre et le bas centre de la France sans geler en route. Notre but est toujours en suspens. Nous consacrerons quelques jours à tâter, à chercher, à interroger notre fantaisie, espérant trouver moins cher qu’à Nice ; car les